Mon Top Ten des chanteuses

Constatant dans les statistiques du blog que la plus grosse fréquentation avait été consacrée à l'article sur la « pulpeuse Beth Hart » (comme dit un de mes frères), j'ai donc décidé, bande de petits veinards, de vous offrir pour vos étrennes mon panthéon personnel des chanteuses, mon top ten actuel. Il a été assez difficile de choisir mais finalement le choix final s'est fixé, comme par hasard, sur une presque unanimité : toutes ces femmes chantent plus que bien, mais aussi, pratiquement toutes ont une vie hors du commun, souvent tragique, prouvant ainsi que l'hypersensibilité de l'artiste est compagne du drame ou ont eu des choix artistiques déroutants pour leurs fans. Il n'y a pas de classement dans cette liste, simplement la première est la première dans mon cœur et la dernière est ma dernière découverte …..

Tout d'abord, Lady Day, Billie Holliday parce que sa vie est un vrai roman (noir) que vous pouvez découvrir dans son autobiographie et le film qui en a été tiré « Lady sing the blues » - même la désolée et désolante Édith Piaf n'a pas eu un destin aussi chargé - ; parce qu’elle a eu le courage de chanter « Strange fruit » ; parce que malgré son style intimiste, proche du blues, elle a été accompagnée par les plus grands : Ben Webster, Benny Goodman, Duke Ellington et même le grand orchestre de Count Basie. Choisir un disque dans toute sa production est difficile : alors peut être « Lady in Satin », enregistré un an avant sa mort, sorte de testament.

Dans un autre style, flamboyant, Ella Fitzgerald parce qu'elle a été la longévité personnifiée sur scène ; parce qu'elle a su varier ses interprétations et parce qu'elle a été une de mes premières émotions jazz avec le disque que j'ai sélectionné dans sa nombreuse production : Sa version avec Louis Armstrong de l'opéra jazz « Porgy & Bess » dans laquelle ils tiennent à eux deux tous les rôles.

Encore une grande dame à la vie cahotique, la chanteuse du Cap Vert : Cesaria Evora, parce que s'il me fallait choisir un seul disque de « World Music » à emporter sur une île déserte ce serait certainement un disque de la Diva aux pieds nus ; parce que la musique cap-verdienne étant un métissage de diverses influences, elle a su jongler avec ces différences pour au final nous offrir une œuvre homogène mais diversifiée : beau challenge musical !!!

La lionne flamboyante, la mamy sexy du rock :Tina Turner, parce qu'elle aussi a eu une vie tourmentée, battue pendant de longues années par Ike ; parce qu'elle a su rompre pour réussir une superbe carrière solo alors que son ex bonhomme sombrait dans l'oubli (bien fait, nà!!!), parce que voir sur scène cette boule d'énergie (que les années n'entament pas) a de quoi vous donner du peps pour un bon moment. Là encore difficile de choisir un disque alors pourquoi pas un titre qui la résume : « Simply the best » ?

Janis Joplin : entrée dans la légende par sa mort à 27 ans (comme d'autres héros du pop rock) ; parce qu'elle se trouvait moche mais qu'elle était transfigurée sur scène ; parce qu'elle a tout essayé et tout donné et parce qu'elle nous laissé, entre autres, un disque concept, « Cheap Thrills » véritable œuvre d'art avec son illustration due à Crumb, ce qui en fait un totem de l'underground.

Linda Ronstadt : Ah les jambes de la belle Linda, juchée sur ses patins à roulette. La pochette de l'Album « Living in the USA » m'ayant causé un vif émoi à l'époque, j'ai pris la galette et je l'ai écoutée (dans les années 70 on pouvait écouter les disques chez les disquaires avant de les acheter) - le contenu était aussi séduisant que le contenant et reste rafraichissant 35 ans après !

Les Soeurs Labèque : deux pour le prix d'une, un duo fusionnel ; parce qu'à partir d'une culture classique, elles sont su élargir leur champ d'action : jazz (entre autres avec John Mac Laughin, l'ex compagnon d'une des deux) mais aussi musique expérimentale, elles sont même allées jusqu'à enregistrer et tourner avec Kalakan, un trio de polyphonies et percussions basques. Leur version de West Side Story : une merveille !!!

Véronique Samson : question vie tourmentée, elle a beaucoup donné, elle aussi ! Choisie parce qu'elle a su créer un style inimitable, homogène tout en nous surprenant à chaque fois. Son concert avec la grande chorale de Troyes a constitué un des grands moments du live in France ; parce que c'est LA Samson.

Alela Diane : ah enfin une artiste à la vie cool, au style aussi calme que son folk pop ; choisie parce que sa participation à Taratata avec Moriarty reste pour moi un des meilleurs moments de cette émission culte (que vous pouvez retrouver sur le site). Quand au disque choisi en illustration « The Pirate's Gospel », il vous accompagnera sans problème sur un long trajet sur une autoroute déserte : c'est une invitation au voyage.

Beth Hart : ma dernière découverte, la synthèse de plusieurs chanteuses citées ici (devinez lesquelles) ; mais j'ai déjà tout dit dans un précédent article alors cherchez le dans les archives du blog !!!

Voilà, choisir c'est éliminer mais dans un an, le choix ne sera peut être plus le même, il y aura certainement des entrées et des sorties ; il y en avait tant d'autres dignes de cette short list, entre autres Leslie Hunt, découverte sur le site de streaming Jamendo ; par goût du paradoxe c'est le lien vers cette artiste absente du palmarès que je vais mettre dans la colonne de droite. Cela vous permettra sans doute de découvrir et l'artiste et le site en question, mais attention, fort risque d'addiction !!!! Et puis question musique, vous aurrez déjà découvert que j'étais capable de sortir de mon pré carré blues rock et d'avoir une certaine ouverture d'esprit à d'autres styles. L'important en matière d'émotion musicale, c'est d'avoir les poils des bras qui se hérissent, le coeur qui chavire et l'âme qui s'élève ........

Comments

[Arno]

Le dernier Alela Diane - About Farewell - est d'une douce mélancoloie... C'est vraiment magnifique.